L’aromathérapie, médecine d’aujourd’hui et de demain

 

Les Huiles Essentielles, cadeaux de la nature

Les maîtres à penser en aromathérapie sont nombreux et variés, de Philippe Mailhebiau, en passant par Jean Valnet, Dominique Baudoux, Pierre Franchomme, Danièle Festy, André Bitsas, … et mon préféré le Dr Jean-Pierre Willem, il y a de quoi faire.

Les Huiles essentielles sont ces petites merveilles de la nature qui contiennent chacune un ensemble de molécules tellement complexe qu’on pourrait dire que certaines sont « bonnes à tout faire ».
Pour les habitués du médicament chimique, où 1 molécule a une application thérapeutique, cela ne semble pas très sérieux.
Et pourtant, c’est grâce à cette complexité qu’elles sont tellement efficaces, et que par exemple, les bactéries ne peuvent pas leur devenir résistantes, contrairement aux antibiotiques.

Les Huiles Essentielles, c’est un cadeau de la nature pour le naturopathe et pour tous ceux qui veulent se soigner naturellement.
Leur registre thérapeutique est extrêmement large, et il y a une huile essentielle (ou plusieurs) pour soigner chaque maux.

Un petit peu d’histoire, déjà 5000 ans avant notre ère, la civilisation sumérienne utilisait les plantes et les métaux pour soigner les malades.

L’histoire des huiles essentielles a commencé avec la parfumerie, tandis que les herbes aromatiques étaient utilisées pour la cuisson des aliments.
Puis l’être humain constata qu’en extrayant l’essence des plantes aromatiques, il pouvait en plus traiter divers problèmes de santé ou « soigner » son apparence extérieure (cosmétologie).

Dans toutes les parties du globe, les civilisations ont montré un intérêt pour les plantes aromatiques en médecine, en cuisine, en cosmétologie et en parfumerie.
La Chine, qui peut être considérée comme la vraie patrie des épices, utilisait dès les époques les plus reculées des plantes aromatiques comme la cannelle, le poivre, le gingembre, pour lutter contre les épidémies.

L’Egypte, à l’époque faste des pharaons, fut longtemps la civilisation la plus avancée dans l’usage des huiles essentielles.
Plusieurs documents égyptiens ont en effet traversés les siècles pour arriver jusqu’à nous.  Le plus ancien remonte à 4500 ans avant JC.
C’est dans l’embaumement, consistant en une imprégnation complète des tissus du défunt avec un mélange d’extraits aromatiques et tout particulièrement d’huiles de cèdre et de basilic que leur emploi nous a laissé les traces les plus certaines. Les résines d’encens découvertes dans le tombeau de Toutankhamon, 3.250 ans après son inhumation, exhalait encore leurs parfums !
La renommée de leurs recettes s’étendait  d’ailleurs dans tous les mondes civilisés et les marchands phéniciens exportaient de riches onguents, des huiles parfumées, des crèmes, des vins aromatiques dans toute la Méditerranée ainsi que dans la péninsule arabique.  Ce commerce prospère contribua largement à la richesse et à la gloire de l’Egypte.

Dans cette histoire, l’Inde n’est pas en reste, elle est certainement le seul pays au monde où la tradition ne s’est jamais perdue. Le continent indien est une des régions du monde les plus riches en plantes aromatiques : elles y sont de longue date à l’honneur dans le traitement des troubles de santé.
Avec plus de 7000 ans de pratique continue, la médecine ayurvédique est la plus ancienne forme de pratique médicale connue de l’homme.
Les Vedas, livres sacrés de l’Inde, qui  comptent parmi les plus anciens connus, mentionnent plus de 700 épices différentes. Ils utilisent aussi les eaux aromatiques. Ils ont codifié l’utilisation des parfums et aromates à des fins liturgiques et thérapeutiques.

En Occident, La chute de l’empire romain marqua le début d’une longue période de déclin des connaissances traditionnelles et le christianisme ne fit rien pour l’enrayer.  Elle fut suivie d’une longue période appelée Moyen-âge où sciences, sorcellerie et magie se mêlèrent étroitement. Heureusement les connaissances des propriétés des herbes furent conservées par les religieux qui grâce à leur connaissance du Latin et du Grec transmirent leur savoir.
Vers le XVème siècle on attribua le terme d’ « aromaterii » aux apothicaires, ce qui donne une idée de la place occupée par les plantes aromatiques et leurs extraits dans la médecine de l’époque.

Et puis, il y eut l’épisode des 4 voleurs évoluant avec aisance dans l’épidémie de peste de Toulouse de 1628 à 1631.
Ils s’étaient enduits le corps d’un vinaigre aromatique pour détrousser en toute impunité leurs infortunés contemporains moribonds. Ils allaient chez les pestiférés, les étranglaient dans leur lit et leur prenaient tous leurs biens précieux.
Ils furent arrêtés en flagrant délit et condamné à être pendus mais ils évitèrent la torture grâce à la révélation de leur formule.
Ce vinaigre contenait en majorité un fort vinaigre de vin blanc dans lequel ils avaient fait macérer plus d’une dizaine de plantes pendant 10 jours.
On recensait l’absinthe, le romarin, la sauge, la menthe poivrée, la lavande aspic, la cannelle de Ceylan, 50 clous de girofle, l’ail et le camphre. Toutes ces plantes ont un fort pouvoir antibactérien.  Par ailleurs le vinaigre présente un pH très acide et un milieu acide n’est pas favorable aux infections.
Cette composition est restée inscrite au Codex pharmaceutique jusqu’au début du XXème siècle.
Lors de l’épidémie de choléra qui s’est abattue sur le Guatémala en 1996, une association humanitaire, « les médecins aux pieds nus » (dont le Dr JP Willem est le créateur) ont recommandé l’usage de ce vinaigre miraculeux aux Indiens Mayas vivant dans les montagnes de l’Altiplano.  La contagion a été neutralisée.

L’avènement de la civilisation industrielle, entraîna la mise en sommeil de l’utilisation thérapeutique des huiles essentielles.
C’est au français René-Maurice Gattefossé (1881-1950) que nous devons le regain de popularité que connaît aujourd’hui l’aromathérapie.
En 1931, il publia un ouvrage : « Aromathérapie ».  Il fut le premier à établir les relations structures/activités des Huiles Essentielles.
En 1938, il écrit « Antiseptiques essentiels » et prophétise un avenir de premier plan à cette médecine naturelle.
L’aromathérapie moderne était née.  Toutefois malgré son incontestable efficacité, elle ne reçut pas des médecins l’accueil qu’elle était en droit d’attendre.
La concurrence des laboratoires des produits chimiques de synthèse, financièrement plus puissants, et une mauvaise utilisation des HE (suite à une méconnaissance des différentes variétés pour une même espèce) sont les raisons du demi-succès de l’aromathérapie à cette époque.

Aujourd’hui, des médecins et des chercheurs ont définitivement assis la réputation, l’efficacité et l’extraordinaire richesse des Huiles Essentielles.
On peut affirmer que l’aromathérapie sera la clef de voûte de la phytothérapie du XXIème siècle.
Les gros problèmes insolubles que pose le domaine de l’infection pourraient être en partie résolus par les Huiles Essentielles.
Suite à la prescription intempestive d’antibiotiques chez les humains et les animaux, les germes microbiens s’adaptent rapidement aux antibiotiques, ce qui a long terme rend les antibiotiques dangereux et inefficaces pour l’organisme humain.
Face aux virus de plus en plus redoutables, la chimie est désarmée.  Les corticoïdes ont des effets secondaires ravageurs, tandis que les antidépresseurs et neuroleptiques engendrent de graves problèmes de dépendance.

L’immunité ou les défenses naturelles dépend pour plus de 50% de la flore intestinale, des germes saprophytes, au niveau des intestins (les multiples réactions métaboliques et enzymatiques qui s’y produisent assurent notre défense vis-à-vis d’agresseurs externes tels que les virus, les parasites et les bactéries pathogènes).
Pour enrayer rapidement une infection microbienne, un antibiotique est prescrit avec souvent pour résultat une guérison rapide.  Mais un des effets délétères est la destruction partielle de la flore intestinale responsable de notre immunité.  La diminution de celle-ci favorisera le retour d’une autre maladie virale ou microbienne, qui sera une fois de plus, solutionnée par des antibiotiques encore plus drastiques.
Ainsi le patient entre dans une spirale où plus il prend d’antibiotiques, plus son immunité diminue entraînant une litanie de récidives.

Antibiotique signifie « contre la vie ».  L’action anti-infectieuse des Huiles Essentielles est eubiotique, c’est-à-dire qu’elle favorise le retour à la vie.
Par ailleurs, les HE respectent la flore intestinale.  Dans la problématique des affections virales, auto-immunes et antibio-résistantes se trouve l’alternative séduisante et efficace des Huiles Essentielles.

Sources : La nouvelle aromathérapie, Philippe Mailhebiau
L’aromathérapie, Dr Jean Valnet
Les huiles essentielles, médecine d’avenir, Dr JP Willem
Ma bible des huiles essentielles, Danièle Festy
Aromathérapie corps et âmes, André Bitsas