Les amis aident à guérir

Le deuil, la maladie, les hospitalisations sont des moments d’émotion, qui peuvent être l’occasion d’approfondir nos amitiés. Ces amitiés peuvent jouer un rôle crucial dans la guérison, les patients qui bénéficient du soutien de leur entourage guérissant plus vite que les autres.

Mais si l’on n’y a pas pris garde, ils peuvent aussi être l’occasion de réaliser que l’on n’a plus personne sur qui compter, à un moment où, plus que jamais, amitié, soutien et chaleur auraient été nécessaires.

Le Docteur Laura L. Cartensen, professeur de psychologie et directrice du Centre de Longévité de Stanford en Californie, observe que le nombre de relations sociales tend à se réduire avec l’âge, mais que les liens se renforcent avec les personnes proches.
Selon elle, nous serions porteurs d’un réveil biologique qui se mettrait à sonner lorsque nous atteignons 30 ans. Il nous rappelle que le temps presse, et que le moment arrive de cesser d’explorer dans toutes les directions, pour nous concentrer sur les personnes que nous connaissons déjà : nos amis d’enfance, de jeunesse, notre famille.
« Vous avez tendance à vous concentrer sur ce qui est le plus important pour vous émotionnellement ; vous n’avez plus tant envie d’aller à cette soirée de quartier que de passer du temps avec vos enfants. »
Mais le risque est alors de perdre le contact avec des relations plus lointaines et de ne plus avoir qu’un nombre réduit d’amis intimes.

Les sociologues comptent trois conditions indispensables pour se faire des amis :
1. la proximité ;
2. les interactions répétées et imprévues ;
3. et un environnement qui encourage les gens à « baisser la garde » et à se confier les uns aux autres.
C’est la raison pour laquelle on se fait souvent des amis pour la vie pendant ses études.

Il devient de plus en plus dur de réunir ces conditions aujourd’hui. Le principal lieu de socialisation est le monde du travail. Mais dans les grandes entreprises et les administrations, les rivalités et les problèmes hiérarchiques freinent la naissance d’amitiés vraies.
Pour réussir sa carrière, il est perçu comme vital de dissimuler ses points faibles, sa sensibilité.
Les relations avec les collègues de travail ont une dimension utilitaire qui rend difficile de mesurer où s’arrête l’intérêt et où commence l’amitié.
Les différences de statut professionnel et de revenu compliquent encore les choses. Une vraie gêne peut s’installer entre deux amis d’enfance lorsque l’un d’entre eux fait une splendide carrière professionnelle, tandis que l’autre rame pour boucler les fins de mois.

Si vous avez des difficultés à vous faire des amis, essayez de faire une petite auto-évaluation de ce que vous pourriez faire pour devenir un ami plus attrayant.
Il existe une erreur bien française : croire qu’on se donne une contenance en étant hautain, peu souriant, pressé. Être trop gentil, disponible, dire bonjour le premier, proposer trop facilement de rendre service risquerait de vous faire passer pour une « bonne poire ».
On craint de n’être pas pris au sérieux si on n’est pas assez occupé. Le pire serait que les autres imaginent que l’on n’a pas beaucoup d’amis ! Alors on fait mine d’ignorer les autres.
De même, pour briller dans la conversation, il faudrait « casser » son interlocuteur, lui montrer sa supériorité, faire des « vannes » restant la marque suprême de l’esprit.
Mais la réalité est qu’il n’y a rien de plus facile que de se montrer distant. C’est la solution des faibles. Les personnes fortes et sûres d’elles, au contraire, ne craignent pas de se montrer avenantes.

Petits trucs supplémentaires
– S’intéresser sincèrement aux autres ;
– sourire ;
– se souvenir du nom des personnes qu’on rencontre ;
– écouter attentivement. Encourager les autres à parler d’eux-mêmes ;
– parler de sujets qui intéressent votre interlocuteur, qui ne sont pas forcément vos histoires à vous.
– Éviter de critiquer, condamner, ou se plaindre.

Autant de petites habitudes de vie qui feront que, le jour où nous tombons gravement malade, un grand nombre d’amis chers se précipiteront à notre chevet, et nous aideront à guérir.

Source : lettre de Jean-Marc Dupuis – A votre santé!