L’homme est-il physiologiquement fait pour manger des animaux?

L’homme est-il physiquement et physiologiquement un omnivore ?

Si on étudie le régime alimentaires des humains, on peut en déduire que les hommes sont des omnivores.
Et pourtant …

Tous les mammifères sont anatomiquement et physiologiquement adaptés à se procurer les aliments convenant à leurs régimes alimentaires.
C’est d’ailleurs comme cela qu’on procède quand on examine les fossiles des mammifères disparus, on examine les détails anatomiques pour en déduire le régime alimentaire probable de l’animal.

Je propose que l’on fasse la même chose ; examiner l’anatomie des mammifères carnivores, herbivores (mangeurs de plantes) et omnivore (alimentation mixte) et la comparer avec l’anatomie de l’homme pour voir à quelle catégorie il appartient.

Les carnivores ont physiquement des attributs leur permettant de chasser et de tuer leurs proies, ils sont rapides, ont des griffes et des crocs qui leur permettent de déchirer la viande.
Mais ce n’est qu’une première observation, il faut regarder anatomiquement comment nos organes sont constitués et comment ils fonctionnent. Commençons par le commencement.

La bouche

Les carnivores

Ils ont une bouche large par rapport à la dimension de leur tête.
Elle leur permet d’attraper et de démembrer leur proie.
L’articulation de la mâchoire est une articulation à charnière simple, extrêmement stable qui agit comme un bras de levier et confère une force importante.
Les incisives sont courtes et pointues et sont utilisées pour saisir et déchiqueter.
Les canines sont allongées comme des dagues pour poignarder déchirer et tuer leurs proies.
La salive des animaux carnivores ne contient pas d’enzymes digestives.
Le carnivore avale sans mâcher sa nourriture.

Les herbivores

Ils ont une musculature faciale bien développée, des lèvres charnues, une ouverture relativement faible de la cavité bucale et une langue musculaire épaisse.
Les lèvres permettent le déplacement de la nourriture dans la bouche et les muscles des joues et la langue aident à la mastication des aliments.
L’articulation de la mâchoire de l’herbivore est moins stable que celle du carnivore, mais elle est beaucoup plus mobile et permet des mouvements complexes, nécessaires à la mastication des aliments végétaux.
La dentition des herbivores est très variée selon le type de végétation à laquelle une espèce particulière est adaptée.
Elle différent dans les types et le nombre de dents, mais ont toutes des caractéristiques structurelles communes.
Les incisives sont larges, aplaties en forme de bêche.
Les canines peuvent être petites comme celles des chevaux, proéminentes comme celles des hippopotames, des porcs et de certains primates, voire inexistantes.
Les molaires, de manière générales, sont de forme carrées, aplaties sur le dessus pour fournir une surface de meulage. Elles sont faites pour écraser et broyer.
Ces animaux mastiquent leurs aliments soigneusement et méthodiquement.
Ils produisent de la salive qui contient des enzymes de digestion glucidique qui commencent à décomposer les molécules des aliments alors que la nourriture est encore dans la bouche.

NOUS

Les dents de l’homme sont également semblables à celles des autres herbivores, à l’exception des canines (des canines de certains des grands singes sont allongées et sont considérées comme utilisées pour dissuader et/ou de défendre).
Les prémolaires et les molaires sont carrées, aplaties, et utilisées pour le broyage, et la trituration d’aliments plutôt mous.
Nous avons des lèvres musculeuses et une petite ouverture de la bouche.
Bon nombre de nos muscles dit « d’expression » sont en fait des muscles utilisés lors de la mastication.
Notre langue agile et musclée est essentielle pour manger.
Notre articulation de mâchoire présente la même configuration que les herbivores pour nous permettre de mastiquer les aliments, les réduire en bouillie.
Dans notre salive on retrouve une enzyme digestives : l’amylase salivaire.
Cette enzyme est responsable de la majorité de la digestion de l’amidon.

L’estomac et l’intestin grêle

Les carnivores

Des différences frappantes entre les carnivores et les herbivores sont visibles dans ces organes.
Les carnivores ont un estomac simple de grande capacité (à une seule poche).
Le volume de l’estomac d’un carnivore représente 60 à 70% de la capacité totale du système digestif.
Comme la viande est relativement facile à digérer, leurs petits intestins sont courts, environ trois à cinq ou six fois la longueur du corps.
Étant donné que ces animaux ne tuent qu’en moyenne une fois par semaine, un grand volume de l’estomac est avantageux car il permet aux carnivores de se gorger rapidement en mangeant, en absorbant autant de viande que possible à un moment donné, pour ensuite être digérée plus tard, au repos.
La capacité de l’estomac carnivore à sécréter de l’acide chlorhydrique est exceptionnelle.
Les carnivores sont capables de garder leur pH gastrique bas autour de 1-2 (très acide), même en présence d’aliments.
Cette forte acidité est nécessaire pour faciliter la décomposition des protéines et tuer les bactéries dangereuses souvent trouvées en abondance dans les chairs en décomposition.

Les herbivores

Suite à la difficulté relative avec laquelle divers types d’aliments végétaux sont décomposés (en raison de grandes quantités de fibres indigestes), les herbivores digèrent beaucoup plus longtemps et, dans certains cas, ont des viscères beaucoup plus élaborés que les carnivores.
Les animaux herbivores qui consomment des plantes contenant une forte proportion de cellulose doivent « fermenter » (digérer par l’action d’une enzyme bactérienne) leur nourriture afin d’obtenir la valeur nutritive.
Les ruminants sont des animaux herbivores munis des fameuses poches stomacales multiples.
Les animaux herbivores qui mangent des végétaux relativement mous n’ont pas besoin d’estomac à poches multiples.
Ils ont généralement un estomac simple, et un intestin grêle long.
Ces animaux fermentent les parties fibreuses difficiles à digérer de leur régime alimentaire dans leur côlon.
L’intestin grêle des animaux herbivores a tendance à être très long (supérieure à 10 fois la longueur du corps) afin de permettre suffisamment de temps et d’espace à l’absorption des nutriments ..

NOUS

L’estomac de l’homme est à poche unique, et modérément acide (4-5)
Le volume de l’estomac représente environ 21-27% du volume total de l’appareil digestif humain.
L’estomac constitue une chambre de mélange et de stockage, mélangeant et liquéfiant les aliments ingérés, il régule leur entrée dans l’intestin grêle.
L’intestin grêle humain est long, avec une moyenne de 10 à 11 fois la longueur du corps. (La taille moyenne de l’intestin grêle est de 6,6 à 9 m. La taille du corps humain mesurée à partir du sommet de la tête à la fin de la colonne vertébrale et en moyenne de 60 à 90 cm chez les individus de taille normale.)

Le côlon (le gros intestin)

Les carnivores

Chez les carnivores, il est simple et très court, puisque ses seuls objectifs sont l’absorption de sel et d’eau.
Il ne forme pas de sac.
Il est approximativement de même diamètre que l’intestin grêle et, par conséquent, a la capacité de fonctionnement limitée à celle d’un réservoir.
Bien qu’une population bactérienne soit présente dans le côlon des carnivores, ses activités sont essentiellement la putréfaction.

Les herbivores

Chez eux, le gros intestin a tendance à être un organe hautement spécialisé impliqué dans l’absorption et l’électrolyse de l’eau, la production et l’absorption de vitamines, et/ou la fermentation de matières végétales fibreuses.
Les côlons des herbivores sont généralement plus larges que leur intestin grêle et sont relativement longs.
Chez certains mammifères herbivores, le côlon a une apparence de poche en raison de la disposition des fibres musculaires de la paroi intestinale.
En outre, chez certains herbivores le caecum (la première section du côlon) est assez grand et sert de site de fermentation primaire ou accessoire.

NOUS

Le côlon humain illustre la structure à poche propre aux herbivores.
Le gros intestin extensible est plus grand dans la partie proche de l’intestin grêle, et il est relativement long.
Le côlon de l’homme est responsable de l’absorption par électrolyse de l’eau et de la production et de l’absorption des vitamines.
Il existe également une fermentation bactérienne de matières végétales fibreuses, avec production et absorption de quantités importantes d’énergie alimentaire (chaîne courte d’acides gras volatiles) selon la teneur en fibres du régime alimentaire.

Et les omnivores ?

On pourrait s’attendre à ce qu’un omnivore montre les caractéristiques anatomiques nécessaires à manger des animaux et des aliments végétaux.
Selon la théorie de l’évolution, la structure de l’intestin carnivore est une branche primitive de l’évolution vers les herbivores.
Ainsi, un omnivore pourrait être un carnivore dont l’appareil digestif montrerait quelques évolutions vers un régime herbivore. C’est exactement la situation dans laquelle se trouvent l’ours, le raton laveur et certains membres de familles canines.

Nous allons nous concentrer sur l’ours car ils sont représentatifs des omnivores anatomiques.
Bien qu’ils mangent certains aliments d’origine animale, les ours sont principalement herbivores avec 70-80% de leur régime alimentaire composé d’aliments d’origine végétale. (La seule exception est l’ours polaire qui vit dans les glaces, au milieu de la végétation pauvre de l’Arctique et se nourrit principalement de phoques.)
Les Ours ne peuvent pas bien digérer la végétation fibreuse et, par conséquent, se nourrissent de façon très sélective.
Leur régime alimentaire est dominé par la végétation succulente, les tubercules et les baies.
De nombreux scientifiques pensent que la raison de l’hibernation des ours provient de ce que leur principale nourriture (végétation succulente) n’est pas disponible pendant les hivers froids du nord. (Fait intéressant, les ours polaires hibernent pendant les mois d’été lorsque les phoques ne sont pas disponibles.)

En général, les ours présentent des caractéristiques anatomiques compatibles avec un régime carnivore.
L’articulation de la mâchoire de l’ours est une mâchoire de carnivore.
L’intestin grêle est court (inférieur à cinq fois la longueur du corps) comme celle des carnivores purs, et le côlon est simple, lisse et court.
L’adaptation la plus importante à un régime herbivore des ours (idem pour les autres omnivores) est la modification de leur dentition. Les ours conservent des incisives en forme de tenons, les grandes canines et les prémolaires de cisaillement d’un carnivore, mais les molaires sont devenues carrées pour le concassage et le broyage.
Les ours n’ont, cependant, pas adopté les ongles aplatis et émoussés de la plupart des herbivores et ont conservé les griffes allongées et pointues d’un carnivore.
Un animal qui capture, tue et mange des proies doit posséder un équipement physique qui rend la prédation pratique et efficace. C’est le cas de l’ours.
Par conséquent, les ours ont une structure de mâchoire, de musculature et de dentition qui leur permet de développer et d’appliquer les forces nécessaires pour tuer et dépecer une proie.

Une articulation de la mâchoire de type herbivore, serait une évolution beaucoup plus efficace pour concasser et broyer de la végétation et offrirait potentiellement aux ours la possibilité d’inclure un large éventail d’aliments végétaux dans leur alimentation, mais, serait beaucoup plus fragile que l’articulation carnivore de type charnière.
L’articulation de la mâchoire herbivore se disloque de façon relativement facile et ne soutiendrait pas assez bien la contrainte de soumettre une proie en difficulté et/ou de broyer des os.
Dans la nature, un animal avec une mâchoire disloquée serait soit bientôt prêt de mourir de faim ou d’être mangé par quelque chose d’autre et, de ce fait, d’être exclus du processus de l’évolution.
Une espèce donnée ne peut pas adopter la plus fragile mais plus mobile et efficace mâchoire herbivore que si elle s’engage dans une alimentation essentiellement végétale, car sinon elle risque la dislocation de la mâchoire, la mort et, finalement, l’extinction.

En conclusion

Nous constatons que les êtres humains ont la structure d’un appareil digestif résolument herbivore.
On ne retrouve pas chez l’humain les caractéristiques structurelles mixtes attendues et trouvées chez les omnivores anatomiques, comme les ours et les ratons laveurs.

Ainsi, en comparant l’appareil gastro-intestinal des humains à celui des carnivores, herbivores et les omnivores, nous devons conclure que l’appareil digestif des humains est conçu pour un régime alimentaire purement végétal.

Source : alimentationsante.com